Timeline

20 avril
• Le Crédit Mutuel lance Riffx, « premier réseau social musical », en partenariat avec Skyblog et les éditions Gallimard.

19 avril
• Le SNE craint que la plainte américaine du 11 avril contre cinq maisons d’édition et Apple pour entente sur le prix des ebooks pourrait déboucher sur un monopole d’Amazon.
• iiNet (Australie) est disculpé par la justice, saisie par les studios d’Hollywood, dans le piratage de films de certains de ses abonnés.
• Sony obtient, sous conditions, le feu vert de la Commission européenne pour racheter via un consortium EMI Publishing (de son côté, Vivendi attend une décision pour EMI Music).
• Allomusic permet de partager de la musique sur Facebook.

18 avril
•L’INA annonce un résultat net 2011 de 2,6 millions d’euros (+ 18% sur un an), pour un chiffre d’affaires de 38,7 millions (+ 3 %).
• Spotify annonce un partenariat avec Coca-Cola pour lancer un service de musique en ligne.
• Gartner et Bernstein Research indiquent que les opérateurs mobile européens paient entre 50 % et 70 % le prix des téléphones mobiles, rapporte « Reuters ».
• L’IAB et PWC publient une étude sur les dépenses publicitaires sur Internet aux Etats-Unis en 2011 : 31 milliards de dollars, contre 23,9milliards pour la presse imprimée.

17 avril
• Arthur D. Little et Exane BNP Paribas publient leur 11e rapport annuel sur les opérateurs télécoms et TV en Europe : leur revenus vont décliner de 1,8 % par an jusqu’en 2015.

• Le Sirti : « La quasi totalité des radios françaises veut la RNT », affirme son président Philippe Gault.
• L’Autorité de la concurrence estime que le rachat de Direct 8 et Direct Star
(Bolloré Média) par Canal+ (Vivendi) « soulève des doutes sérieux d’entraves à la concurrence ».
• Le CSA lance jusqu’au 18 mai une consultation publique sur le droit de diffusion de brefs extraits de compétitions sportives.
• Clipster (groupe néerlandais Outpost11) lance son application pour créer sur Facebook une chaîne vidéo personnalisée.

16 avril
• Sergey Brin (cofondateur de Google) dans le « Guardian » : très inquiet de la « grande menace » qui pèse sur Internet (contrôle, lutte contre le piratage, « walled gardens » Facebook et Apple, …).
• Google et Médiamétrie travaillent à un panel sur les comportements « bi-médias » des téléspectateurs et des internautes.

15 avril
• Le Journal Officiel publie le décret du 13 avril 2012 sur la réforme des aides à la presse et le fonds stratégique pour le développement de la presse, dont la presse en ligne (fonds Spel).

14 avril
• La Commission européenne émet de « sérieuses réserves » sur le projet de l’Arcep de tarifs de terminaison d’appel favorables à Free Mobile, Oméa Télécom (Virgin Mobile) et Lycamobile.

12 avril
• L’ACTA « doit être rejeté » par les eurodéputés, recommande David Martin, le rapporteur au Parlement européen.
• Eva Joly répond à la SDJ de l’audiovisuel public sur le financement : « Se pose (…) la question de la fusion entre la redevance TV et les abonnements aux différents systèmes de diffusion ».
• Nicolas Dupont-Aignan répond à la SDJ de l’audiovisuel public : « Il faudra (…) de nouvelles voies liées à la révolution du numérique [comme] l’instauration d’un système de licence globale ».
• Apple se défend de toute entente sur les prix des livres numérique.
• Havas Media publie un livre blanc sur les enjeux publicitaires et usages de la TV connectée.
• DAPD/Sipa News acquiert l’agence de presse Diora News.
• Le FSI investit 10 millions d’euros dans le réseau social Viadeo.
• La Tribune, ayant entièrement basculé en freemium sur Internet en janvier, lance un hebdo papier payant (4 euros).
• La Dépêche du Midi va lancer un second site web, mais payant (Premium.ladepeche.fr), en plus de Ladepeche.fr gratuit.
• « Inside Apple », enquête de Adam Lashinsky au sein de l’un des entreprises les plus secrètes au monde, paraît aux éditions Dunod.

11 avril
• Hachette Livre (Lagardère) fait partie des maisons d’édition à avoir fait des propositions à la Commission européenne qui les soupçonne d’entente illicite sur les prix des ebooks.
• Le CNN poursuit sa réflexion sur les mesures de surveillance des internautes par rapport aux sites web terroristes (projet de loi).
• Le Bureau de la Radio (RTL, NRJ, Europe 1, RMC/BFM, …) : « Le CSA persiste à vouloir lancer la RNT alors que les conditions d’un lancement réussi ne sont pas réunies ».
• Videofutur annonce un accord de distribution de VOD avec Sony.

10 avril
• L’UFDM publie le « Guide de bonnes pratiques concernant l’usage des cookies publicitaires » (lire EM@55, p. 5).
• L’OJD certifie pour la première fois le portail Orange.fr.
• Gartner estime qu’il se vendra cette année 118,8 millions de tablettes, dont 61 % d’iPad, soit deux fois plus en un an.

9 avril
• Facebook achète Instagram, réseau social d’échange de photos, pour 1 milliard de dollars.

6 avril
• La SACD dénonce « l’immobilisme » des professionnels du cinéma sur l’évolution de la chronologie des médias.
• La DGMIC (ministère de la Culture) lance une consultation jusqu’au 20 mai sur les normes de la RNT.

Streaming illicite : aux intermédiaires de lutter ?

En fait. Le 16 avril, l’Hadopi publie un rapport de l’Idate intitulé « Etude du modèle économique de sites ou services de streaming et de téléchargement direct de contenus illicites ». Ils génèreraient en France de 51 à 72,5 millions d’euros sur
un an – l’équivalent d’un tiers du marché légal.

En clair. La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et protection des droits sur Internet (Hadopi) est-elle en train de préparer les esprits à ce que les intermédiaires
du Web luttent contre les sites de streaming et de téléchargement direct illégaux ? Contrairement à la lutte contre le piratage sur les réseaux peer-to-peer (P2P), la surveillance « TMG » et l’identification des adresse IP ne sont techniquement pas possibles pour le streaming et le direct download – sauf à instaurer un filtrage généralisé du Net en vue de bloquer les contenus illicites. L’Europe n’en veut pas (1), l’Hadopi non plus. A lirele rapport de l’Idate pour l’Hadopi, il apparaît clairement que
les moteurs de recherche, les annuaires de liens, les systèmes de paiement, les plateformes d’affiliation ou encore les régies publicitaires vont être appelés par la justice à coopérer dans lutter contre le piratage d’œuvres (films, musiques, …) sur les flux directs. « La disparition [en janvier 2012] de la “galaxie Allo” (2) (dont faisait partie le site Alloshowtv très populaire en France) fait suite à une action en justice engagée par des ayants droit des industries du cinéma et de l’audiovisuel [plainte de l’APC, de la FNDF et du SEVN en décembre 2011, ndlr] appelant les moteurs de recherche à cesser le référencement de ces sites (…). Si cet événement reste pour le moment un cas isolé, il pourrait cependant faire figure d’exemple et préfigurer du type d’actions qui pourraient dorénavant être intentées contre des référenceurs », explique le rapport de l’Idate. Par exemple, en février 2012, les sites de certains services de contenus – comme PureVid et Uploaded.to. – ne sont plus référencés par les principaux moteurs de recherche dont Google et Bing. Le déréférencement n’est cependant par la seule arme fatale. Couper les flux financiers (publicité en ligne, systèmes de paiement, ….) peut aussi être fatal. « L’industrie du partage de fichiers pourrait également être directement menacée par un désengagement des intermédiaires indispensables à l’activité des services de contenu tels que les services de paiement en ligne et les régies publicitaires ». Ainsi, Paypal (groupe eBay) a fermé le 27 février 2012 et sans préavis le compte du site de référencement RapidGator. Les géants du Web pourraient devenir aussi des géants mondiaux dans la lutte contre le piratage en ligne. @

Câble : la révolte des cord-cutters

Selon Pascal, paraphrasant Montaigne : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Il en va des réseaux de communication comme des idées et des valeurs humaines : elles varient en fonction de la géographie. C’est encore plus vrai pour les réseaux câblés, dont l’avenir ou pas dépend
du pays dont on parle. L’histoire du câble a commencé aux Etats-Unis, dès 1945, pour pallier la mauvaise réception
de la télévision hertzienne en ville. Son énorme capacité
de diffusion lui a rapidement assurée un succès à la hauteur de la promesse de proposer un grand nombre de chaînes. A tel point que, en 2011,
un téléspectateur américain sur deux accédait toujours à des programmes de télé via
le câble.
En France, c’est une tout autre histoire. Au début des années 80, les premiers réseaux câblés voient le jour sous l’impulsion de la « DGTP », direction des télécoms du ministère des PTT qui lance un « Plan câble » pour raccorder en dix ans 52 villes de France (objectif de 10 millions de prises pour un coût estimé à plus de 3 milliards d’euros). L’échec technique, l’absence de terminaux adaptés, l’insuffisance de programmes diversifiés et le cadre législatif contraignant (interdiction de desservir plus de 8 millions
de foyers) ont fini par tuer le projet dans l’œuf.

« Le câble atteint des taux de pénétration élevés mais arrive à saturation. En Europe, le câble perd même
du terrain, notamment au profit de l’IPTV »

Et pourtant, trois décennies après, c’est grâce à ce réseau que la France pouvait afficher un nombre de foyers ayant accès au très haut débit parmi les plus importants d’Europe. Le pays arrivait ainsi en troisième position, derrière la Russie et la Suède, avec plus de 500.000 abonnés au très haut débit. Mais la plupart était en fait du ressort du câblo-opérateur national Numericable, et non des investissements très limités des opérateurs télécoms dans le déploiement de la fibre optique au cœur de leur réseau. Malgré une image entachée d’obsolescence, le câble (fibre prolongée par du coaxial) a en réalité une dynamique propre qui lui a même permit de devenir, en 2012, le premier mode d’accès aux services de télévision dans le monde (sur le premier téléviseur). Avec plus de 550 millions de foyers, le câble s’installe pour l’instant en tête des modes de réception, devant le réseau hertzien en baisse régulière et devant le satellite et l’IPTV en croissance continue. Technologie d’accès historiquement privilégiée par les pays à forte densité de population ou à l’organisation décentralisée, le câble est logiquement très présent dans ces pays continents que sont la Chine, le Canada ou la Russie, ainsi que dans les pays
à organisation fédérale tels que l’Allemagne ou les États-Unis.
Cependant, sur les marchés matures, le câble atteint des taux de pénétration élevés
mais arrive à saturation. En Europe, le câble perd même du terrain, notamment au profit de l’IPTV. En Amérique du Nord, où le câble est encore de très loin le premier mode de réception TV, il est entré dans une phase de déclin irréversible. La remise en cause aux Etats-Unis fut parfois virulente et militante, tant la position dominante historique des câblo-opérateurs semblait anachronique à l’heure de la révolution Internet : abonnements mensuels de plus 100 dollars par mois, centaines de chaînes que l’on ne regarde jamais, services à valeur ajoutée presque inexistants, … Autant de raisons pour aiguiser les appétits de challengers, lesquels pensaient le moment enfin venu de proposer des services TV de nouvelles générations, quitte à casser les prix. Les Tivo, Vudu, Boxee, Apple TV et autres Google TV ont lancé une offensive en règle saluée par des cohortes de plus en plus nombreuses de cord-cutters.
Sentant le vent de la révolte se lever, les « câblos » ont peu à peu révisé leurs offres,
en suivant la stratégie de Time Warner Cable : de nouveaux packages du type « TV essentials », entre 30 et 50 dollars par mois, de nouveaux modes d’accès aux programmes sur le modèle du site de musique Pandora, la personnalisation de la
publicité, et, bien sûr la capacité d’offrir du triple play dans un contexte où même un Verizon reconnu la puissance des « CableTV » en abandonnant son offre audiovisuelle sur fibre FiOS pour se concentrer sur ses offres mobile de quatrième génération. @

Jean-Dominique Séval*
Prochaine chronique « 2020 » : L’Art et le Web
* Directeur général adjoint du DigiWorld Institute by IDATE.
Sur le même thème, l’institut publie chaque année
son étude « Le marché mondial de la télévision »,
par Florence Le Borgne.

Moteurs de recherches et référencement commercial sur Internet : état des lieux

Si les contentieux liés au référencement commercial sur le Web ont abouti à des décisions mettant hors de cause les moteurs de recherches au regard du droit des marques, le marché de la publicité en ligne et la position dominante de Google préoccupent les autorités de concurrence.

Par Christophe Clarenc, associé (photo), Howard Tempier et Céline Bonfils, avocats, August & Debouzy

Le référencement commercial constitue depuis quelques années un véritable enjeu, tant pour les annonceurs que pour les moteurs de recherches. En effet, les moteurs de recherches, et plus particulièrement Google, constituent plus que jamais le centre névralgique de l’information sur Internet. Le référencement est ainsi devenu un véritable enjeu pour l’ensemble des annonceurs et une véritable source de pouvoir de marché pour les moteurs de recherches.

Liens sponsorisés et mots-clés
Deux systèmes de référencement permettent aux annonceurs de rendre visible leurs contenus sur les moteurs de recherches. Le premier, dit de référencement naturel, consiste à laisser les algorithmes des moteurs de recherches associer un contenu aux mots-clefs des requêtes des internautes. Dans ce cadre, la visibilité et le classement au sein des résultats « naturels » dépendront principalement de la qualité et de la pertinence du contenu (mots-clés présents dans le contenu, nombre de visites, nombre de liens externes pointant vers le contenu, etc.). Le second, celui des liens sponsorisés, consiste pour un annonceur à acheter, sur la base d’un système d’enchères, des mots-clés servant à déclencher une annonce commerciale dont il aura lui-même défini le message. Ainsi, lorsqu’un internaute formalise, sur un moteur de recherches, une requête comprenant le mot-clef acheté, le message commercial de l’annonceur apparaît dans
les premiers résultats sous la catégorie « lien sponsorisé » ou « annonce commerciale ».
Dans cette quête du référencement, les moteurs de recherches se sont retrouvés au cœur de deux débats : l’un clos à leur avantage sur le terrain du droit des marques, l’autre toujours ouvert en droit de la concurrence. Le référencement commercial sur les moteurs de recherches a suscité, ces dernières années, un large contentieux en droit des marques. En effet, les titulaires de marques reprochaient aux prestataires de services
de référencement, Google en l’occurrence, ainsi qu’aux annonceurs d’utiliser, sans leur autorisation, leurs marques à titre de mots-clés afin de générer des liens commerciaux pour promouvoir des produits et services différents des leurs.
Saisie de questions préjudicielles par la Cour de cassation, la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) a mis les moteurs de recherches et leurs services de référencement à l’abri des attaques des titulaires de marques dans son arrêt « Adwords » (1) du 23 mars 2010 (2). En effet, pour la CJUE, les moteurs de recherches ne commettent aucun acte de contrefaçon en vendant des marques à titre de mots-clés – ces derniers n’exploitant pas les marques pour promouvoir leurs propres services. La CJUE a également précisé que les prestataires de services de référencement relèvent, en principe, du régime de responsabilité atténuée des hébergeurs de contenus (3). Ainsi, leur responsabilité ne peut être recherchée qu’à la condition qu’il soit prouvé qu’ils aient joué un rôle actif dans la sélection des motsclés ou la rédaction de l’annonce litigieuse.
La CJUE s’est montrée plus sévère à l’égard des annonceurs. En effet, la responsabilité de ces derniers peut être engagée sur le terrain de la contrefaçon lorsqu’ils réservent,
à titre de mots-clés, une marque appartenant à un tiers. Faut-il encore pour cela que l’annonce générée à partir de la marque d’autrui « ne permet[te] pas ou permet[te] seulement difficilement à l’internaute moyen de savoir si les produits ou services visés
par l’annonce proviennent du titulaire de la marque ou d’une entreprise économiquement liée à celui-ci ou, au contraire d’un tiers ». Par la suite, la CJUE a apporté quelques précisions s’agissant du régime de responsabilité des annonceurs.

Du droit des marques à la concurrence
Ainsi, dans son arrêt « Portakabin » du 8 juillet 2010 (4), elle précise qu’un revendeur de produits d’occasion peut réserver la marque d’un tiers à titre de mot-clé, tant que son annonce n’induit pas le consommateur en erreur et qu’il commercialise les produits d’occasion dans des conditions ne portant pas atteinte aux droits du titulaire de la marque en question. En particulier, le revendeur ne doit pas supprimer la marque des produits ou les commercialiser dans des conditions portant atteinte à l’image de la marque.

Google : abus de position dominante ?
Plus récemment, la CJUE a énoncé dans son arrêt Interflora du 22 septembre 2011 (5) qu’un opérateur peut réserver à titre de mot-clé la marque d’un de ses concurrents, toujours sous réserve que son annonce n’induise pas le consommateur en erreur et dès lors qu’il ne « gène [pas] de manière substantielle l’emploi, par ledit titulaire, de sa marque pour acquérir ou conserver une réputation susceptible d’attirer et de fidéliser les consommateurs ». La Cour de Cassation (6) ainsi que les juges du fond (7) français se sont ralliés sans réserve à la position de la CJUE. Les prestataires de services de référencement, et en particulier Google, peuvent donc respirer sur le terrain du droit des marques. Il en va néanmoins différemment en ce qui concerne le droit de la concurrence.
Les moteurs de recherches sont en effet sous les feux du droit de la concurrence. La montée en puissance des moteurs de recherches, et en particulier de Google, suscite aujourd’hui de fortes préoccupations de la part des autorités de concurrence. En France, l’Autorité de la concurrence s’est pour la première fois intéressée au secteur de la publicité en ligne à la suite d’une plainte avec demande de mesures conservatoires de la société Navx dénonçant comme abusives différentes pratiques mises en oeuvre par Google (discriminations, refus de vente, forclusion du marché). Après avoir enjoint des mesures conservatoires le 30 juin 2010 (8), l’Autorité de la concurrence a accepté un certain nombre d’engagements de la part de Google, visant en particulier à rendre plus transparent le fonctionnement de son service de référencement commercial, Adwords (9). Parallèlement saisie pour avis par le ministre de l’Economie sur le fonctionnement concurrentiel de la publicité en ligne, l’Autorité de la concurrence a publié, moins de deux mois après sa décision Navx, un avis daté du 14 décembre 2010 (10) dans lequel elle s’est livrée à une analyse très précise du secteur de la publicité en ligne et plus particulièrement du marché pertinent de la publicité liée aux recherches (search), lui permettant de conclure à l’existence d’une position dominante de Google sur celui-ci. Elle a par ailleurs identifié un certain nombre de préoccupations de concurrence portant notamment sur : les risques de forclusion du marché liés aux accords d’exclusivité relatifs aux contenus indexés ; les pratiques éventuelles de manipulation du « Score de Qualité » attribué aux annonceurs, s’agissant de l’un des facteurs qui détermine le prix à payer pour l’affichage d’une publicité sur Google ; les modalités de participation de Google ou de ses filiales aux enchères Adwords ; l’existence d’obstacles à l’utilisation simultanée, par les annonceurs, de plusieurs plates-formes de publicité liée aux recherches.
Parallèlement à ces affaires en France, la Commission européenne a été saisie de plusieurs plaintes dénonçant des pratiques abusives de Google dans le secteur de la recherche en ligne et a ouvert une enquête au mois de novembre 2010 (11). Ces plaintes visent notamment la dégradation alléguée du « Score de Qualité » des services de recherche verticaux concurrents dans le cadre du service de référencement commercial de Google. Au total, la Commission européenne a reçu quatorze plaintes émanant tant de concurrents actuels ou potentiels de Google que de clients. Les premières conclusions de la Commission devraient être connues dans les semaines à venir (voir encadré). Ainsi, si la question de la responsabilité des moteurs de recherches semble être résolue en droit des marques, elle reste ouverte en droit de la concurrence. @

FOCUS

Soupçon d’abus de position dominante de Google : stop ou encore ?
Le commissaire européen en charge de la Concurrence, Joaquin Almunia, a indiqué (12) que sera prise en avril la décision de poursuivre ou pas l’enquête en cours à l’encontre Google soupçonné de manipuler les résultats des recherches des internautes sur son moteur. Le numéro un mondial des moteurs de recherches est accusé de favoriser ses propres services au détriment des services de recherches en ligne concurrents. Microsoft, qui avait porté plainte en mars 2011 auprès de la Commission européenne, accuse Google d’abus de position dominante. Twenga, site français de comparateur de prix, a également porté plainte cette année. Plus récemment, les sites américains de voyage Expedia et TripAdvisor, ainsi que le site britannique de géolocalisation Streetmap, ont également saisi la Commission européenne. @

RNT : cherche norme moins coûteuse désespérément

En fait. Le 6 avril, le ministre de la Culture et de la Communication (DGMIC) et
le ministre chargé de l’Economie numérique (DGCIS) ont lancé une consultation publique – jusqu’au 20 mai – sur les normes de la radio numérique, notamment
sur la norme DAB+ que souhaite ajouter le CSA pour la RNT.

En clair. D’une norme moins coûteuse à déployer dépendra la viabilité économique
de la radio numérique terrestre (RNT). Avant de répondre à la demande du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), lequel lui a demandé en décembre 2011 d’ajouter
le DAB+ comme nouvelle norme pour la radio numérique terrestre (RNT), le gouvernement préfère consulter. Il s’agit de savoir si la norme DAB+ doit être autorisée « en complément ou en substitution du DMB déjà autorisé » par l’arrêté du 3 janvier 2008. « Le DAB+ offre la même qualité audio que la norme DMB déjà autorisée dans les bandes III et L, mais permet, comparativement, d’accroître le nombre de radios par multiplex diffusé et de réduire ainsi le coût de diffusion de chacune d’elles », expliquent en effet la DGMIC (1) et la DGCIS (2). Mais le gouvernement rappelle que l’arrêté de 2008 ne se limite pas la norme DMB (appelée aussi T-DMB) et à la radio numérique par voie hertzienne terrestre. Sont également autorisées : les normes DVB-H et DVB-T pour la diffusion par voie hertzienne terrestre de services de radio numérique à destination des récepteurs de télévision numérique terrestre (bandes de fréquences IV et V) ; la norme DRM par voie hertzienne terrestre de services de radio en ondes longues, moyennes et courtes (fréquences inférieures à 30 MHz) ; les normes DVB-SH (bandes L et S) et ETSI SDR (bande L) pour la diffusion radiophonique par voie hybride satellitaire et terrestre des services de radio. Par exemple, Jean-Paul Baudecroux, le président fondateur du groupe NRJ, a indiqué à Edition Multimédi@ (n°55, p. 3) que la norme DVB-T était appropriée pour lancer la RNT à moindre coût.
Ce débat technique intervient au moment où le CSA s’est engagé le 30 mars dernier devant le Conseil d’Etat – saisi en référé par le Syndicat interprofessionnel des radios
et télévisions indépendantes (Sirti) – à ré-ouvrir l’appel aux candidatures dès avril sur Paris, Marseille et Nice où des radios avaient obtenu des fréquences au printemps
2009 (entre 40 et 50 stations selon les zones). Le CSA sélectionnera les candidats avant l’été et délivrera les autorisations aux radios fin octobre 2012. Les premières émissions de RNT pourraient ainsi démarrer d’ici le début 2013. Le CSA s’est en outre engagé à ce que ces autorisations de RNT gratuite soient délivrées avant celles du bouquet de RNT payant (3). @